Mesure – démesure dans l’œuvre de Rodin : Le Monument à Balzac

Mesure – démesure. La Porte de l’Enfer, inspirée de la Divine Comédie de Dante, emporte des représentations tragiques, à la fois mesure par la proportion humaine des figures et démesure par l’échelle de l’ensemble. Si la Porte est l’arche dans laquelle Rodin puisera toute sa vie, une sculpture échappe pourtant à cette œuvre : le Monument à Balzac.

En 1888, la Société des gens de lettres (SGDL), dont Zola est le président, commande une composition à la gloire de Balzac au sculpteur Henri Chapu, mais ce dernier meurt en 1891 sans l’avoir achevée. La SGDL confie alors à Auguste Rodin la réalisation du Balzac. Mais l’œuvre fait scandale quand elle est exposée au Salon national des beaux-arts en 1898. Elle est refusée pour être confiée à Falguière.

Le Monument à Balzac se présente en tout point comme une œuvre hors norme. Le travail est énorme, la recherche immense, l’exécution magistrale. Rodin est habité d’une nécessité : atteindre par l’art l’évocation transcendante du génie.

Pendant quatre ans, il accumule des documents de toutes sortes, il étudie les œuvres existantes consacrées à Balzac : photographies, peintures, sculptures… Il enrichit ses recherches. Tout pour le sculpteur est prétexte à dépasser les tâches d’un travail normal. Sa quête est constante : dépasser la représentation de l’écrivain pour en atteindre l’esprit.

Par quels moyens propres au volume Rodin parvient-il à créer une œuvre qui ouvre les portes de la sculpture moderne ? Telles sont les questions abordées par cette vidéo.